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 Enron, où la chute "d'un" modèle américain

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alex

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Date d'inscription : 08/06/2006

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MessageSujet: Enron, où la chute "d'un" modèle américain   Enron, où la chute "d'un" modèle américain Icon_minitimeLun 11 Déc - 5:06

Enron, où la chute "d'un" modèle américain
Crise du système de profit


Enron, où la chute "d'un" modèle américain Enron


Enron fut l'une des plus grandes entreprises américaines par sa capitalisation boursière.
Outre ses activités propres dans le gaz naturel, cette société texane avait monté un système de courtage par lequel elle achetait et revendait de l'électricité, notamment au réseau des distributeurs de courant de l'État de Californie. Elle était une référence de la bonne gestion, de l'exemple que l'on citait pour justifier qu'une politique économique forte donnait des résultats mesurables.
En décembre 2001, elle a fait faillite suite à des pertes dues à des opérations spéculatives sur ce marché de l'électricité, qui furent masquées en bénéfices par des manipulations comptables.

Les débuts
Née en 1985, de la fusion d'Houston Natural Gas et de Internorth of Omaha, Enron était l'une des plus grandes entreprises mondiales. Elle était selon les comptes (truqués), à la tête d'un chiffre d'affaires de 139 milliards de dollars. Quand l'entreprise démarra ses activités, elle était à la tête d'un réseau de gazoducs tout à fait respectable. Mais, au début des années 1990, s'intéresse aux marchés dérivés de l'énergie, sous la bienveillance du sénateur Texan Phil Gramm, et du gouverneur texan George W bush (94-00). Dans le même temps, les dirigeants de l'entreprise se battaient pour persuader les consommateurs qu'une dérégulation du marché ferait tomber leur facture de 43%.

Fraude
Les problèmes révélés par la faillite d'Enron ont leur racines dans les récents changements survenus dans les professions légales, financières et comptables aux États-Unis, dont les origines remontent à l'agressivité des années 1980.
Ce changement de mentalité a entraîné la création de cadres supérieurs hyper agressifs tentant constamment d'impressionner les analystes en se fixant des objectifs ambitieux de croissance de la valeur des actions. Lorsque les objectifs étaient atteints, les analystes montaient la barre encore plus haut, et il arrivait que les attentes ne puissent être satisfaites sans recourir à des pratiques financières et comptables équivalentes à la prise de stéroïdes .
En interne, les dirigeants créèrent donc plus de 3 000 sociétés offshores. En faisant passer ces sociétés pour leurs fournisseurs, ils pouvaient contrôler les prix de l'énergie. Ces sociétés venant tout droit des îles Caïmans, des Bermudes ou des Bahamas étaient des boîtes à secrets, où l'on avait rangé tous les acquis frauduleux et dettes écrasantes. Tout cela loin de la ligne de mire des actionnaires, des salariés et des autorités; tout ce beau monde empoisonné par des bénéfices mirobolants. Par exemple: le Président Directeur Général Kenneth Lay hypnotise les salariés en leur envoyant un courrier prévoyant que le cours de l'action gagnera 800% avant l'année 2010.

Tout s'écroule
Tout commence, ou finit, le 31 octobre 2001 date à laquelle la SEC (gendarme de la bourse américaine) ouvre une enquête.
Le 2 décembre, la multinationale se déclare en faillite; environ 5 000 salariés passent à la trappe et voient fondre leur retraite, investie dans Enron. Le cours de l'action chute de 90 dollars à 1 dollar en quelques mois. Le trésorier, Ben Glisan est en prison pour cinq ans. Le directeur financier, Andrew Fastow a écopé de dix ans. Jeffrey Skilling, l'ex numéro 2 encourt théoriquement 325 années d'enprisonnement mais plaide non coupable. Kenneth Lay porte douze chefs d'accusation et plaide non coupable. À cela il faut ajouter le cabinet d'Arthur Andersen, Citigroup, JP Morgan, Merrill Lynch, Deutsche Bank, la CIBC, et la Banque Barclays.
Le 25 mai 2006, Kenneth Lay, 64 ans, a été reconnu coupable de 6 chefs d'accusation de fraude et de complot, il risque de passer le reste de sa vie en prison. L'ancien no.2 d' Enron, Jeffrey Skilling a été reconnu coupable de 19 des 28 accusations, dont fraude, complot, fausses déclarations et délit d'initié, ce qui pourrait lui valoir 185 ans de prison.

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Dernière édition par le Lun 11 Déc - 7:06, édité 6 fois
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alex

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Date d'inscription : 08/06/2006

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MessageSujet: Re: Enron, où la chute "d'un" modèle américain   Enron, où la chute "d'un" modèle américain Icon_minitimeLun 11 Déc - 5:33

La débâcle d'Enron (alors 16ième plus grande multinationale au monde) n'est pas que l'histoire d'une simple faillite d'entreprise, mais bien celle de la faillite de tout un système, révélant que les institutions gouvernant l'économie capitaliste, de même que la régulation des pratiques comptables actuelles, les vérificateurs indépendants, les lois régissant les titres et le marché financier et les interdictions contre les délits d'initiés ont été corrompues.
« La vérité est que les institutions essentielles à la base de ce système économique sont corrompues. La seule question laissée sans réponse est de savoir jusqu'à quel point et jusqu'à quel niveau cette corruption s'étend ».
Les coïncidences feront si bien les choses que le 11 septembre 2001 aura permis de masquer à la fois sur un plan national et international, une faillite, voir la faillite d'un système attendue par les initiés, et de faire oublier un système de corruption tel, qu'il atteignait plus ou moins directement la maison blanche...

Mais le scandale n’est pas seulement national. Le conglomérat texan procédait en effet à de multiples acquisitions sur plusieurs continents : en Inde, au Mozambique, en Australie, au Japon... Les réformes libérales, favorisées à l’échelle de la planète par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), permettaient en effet au conglomérat de Houston de profiter au maximum de l’ouverture des marchés. Il fut d’ailleurs un lobbyiste très actif à Genève, siège de l’OMC. Parallèlement, comme c’est souvent la règle d’une économie de marché basée sur la concurrence, des diplomates américains et des officiels de la Maison Blanche apportaient, parfois brutalement, à la défense des intérêts de l’entreprise privée « mondialisée » tout l’appui de la puissance publique. Deux agences fédérales furent mobilisées par les administrations Clinton et Bush pour garantir les investissements d’Enron à l’étranger. Et l’entreprise, experte des paradis fiscaux, parvint à ne pas payer d’impôts entre 1996 et 2000, période pendant laquelle elle déclara néanmoins 2 milliards de dollars de profits.

Certes, Kenneth Lay, pdg de Enron (ami de george W bush et principal pourvoyeur de sa campagne présidentielle) n'a pas planifié de mettre sur pied une entreprise corrompue ou peut-être même criminelle. Mais tout l'environnement économique dans lequel il évolue, conditionné par la profonde crise du système de profit, a dicté le recours à des pratiques de plus en plus douteuses. De plus, les transformations des procédures comptables, l'abandon des normes régissant les audits, le développement des conflits d'intérêt qui ont libéré le chemin pour les agissements de la haute gestion d'Enron, sont le résultat de ce même environnement. La débâcle d'Enron qui entraîne la désastreuse dévastation économique de milliers de personnes n'est qu'un symptôme, et non la maladie même. Elle est le résultat de la crise de l'économie capitaliste dans son ensemble. La subordination de la production de richesses pour l'acquisition de profit privé -la base même de l'économie capitaliste- a atteint un niveau de dégénérescence tel que la fraude et le mensonge sont devenus ses modes d'opération.

Cette faillite fournit donc une bonne occasion de réfléchir à l’ouragan de privatisations et de déréglementations auquel nous avons assisté depuis vingt ans. Vu d’Enron, on observe tout à la fois, une direction d’entreprise qui prend le large avec des centaines de millions de dollars de stock-option dans les poches, des salariés et des petits actionnaires qui perdent tout, jusqu’à l’argent investi pour leurs retraites, des clients que l’on condamne aux coupures de courant, des responsables politiques corrompus, des agences de notation et de contrôle d’autant plus bienveillantes que les entreprises qu’elles auditent les rétribuent parfois à titre de conseillers, des milices patronales, des bulles boursières qui un jour éclatent. Une leçon de choses, en somme...

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